Chronique d’une nana en rouge et blanc

« Les supporters ça ne sert à rien, c’est pas toi qui pousse le ballon que je sache ». Voilà ce que je pensais des mecs qui s’affolent pendant 90 minutes dans une tribune, avant de vivre un match en Pesage. C’était pour Monaco-Paris, les Ultras Monaco fêtaient leurs 10 ans… De la folie pure… La lumière était rouge à cause des fumigènes, ça chantait, une grosse ambiance, quelque chose de fort s’est dégagé ce soir là de tous ces gens réunis derrière les mêmes couleurs. De la ferveur tout simplement… J’ai aimé tout de suite cet univers de mecs virils, tatoués pour quelques uns, qui se donnent à fond pour supporter leur équipe. En France, en Europe, en groupe et même tout seul ! Niveau connaissances footballistiques, quel soulagement de voir que je me défendais plutôt bien. On trouve vraiment de tout dans cette tribune, me direz-vous ! Des jeunes, des vieux, des filles et mêmes des mecs qui te demandent « Et comment, y a vingt deux joueurs sur la pelouse. T’es sûre ? » !!!

« A Monaco, tu vas au stade en talons, habillée classe, tu ne risques rien ». J’adore dire aux gens, qui ne comprennent pas cette passion, que je ne pourrais jamais faire ça dans une autre tribune en France. « Après le match, tu vas au P2, histoire d’apercevoir tes joueurs fétiches ». En ce moment j’avoue que pour les filles il n’y a pas grand-chose à se mettre sous la dent. Le top, c’était en 2004, j’étais novice. D’ailleurs, je me souviens qu’un soir je suis revenue ravie d’avoir rencontrer Toto (Squillaci) et Gaël (Givet)… Et là tout le monde s’est foutu de moi ! Oui parce que les supporters n’idolâtrent pas ces joueurs qui ne passent que quelques saisons sur le Rocher. Le plus important c’est qu’ils soient efficaces sur le terrain et reconnaissants envers le public. Le reste chez les UM on s’en fout ! Me souviens avoir croisé Ludo (Guly) aussi. Cette fois, je me suis tenue, je n’ai pas fait la groupie alors qu’il y avait de quoi (quel beau gosse). Par contre, j’ai connue dans cette tribune une fan ultime de Morientes. Photos et dédicaces à l’appui, elle était sous le charme du bel apollon.

« Daghe Munegu, Vince per noï ». Mon refrain préféré. Car, j’ai vite compris que l’important était de donner vie à cette tribune quoi qu’il se passe sur le terrain. J’y ai donc mis du cœur, appris les chants, les gestes… Sans oublier la touche en plus : l’écharpe, de préférence en satin. Sachez que tout est dans le nœud ! Car être supporter et surtout supportrice (oui c’est toujours plus dur) c’est aussi comprendre les codes et se faire accepter des autres. Pour ça, rien de tel qu’un déplacement à l’autre bout de la France pour créer des liens. Des aventures pleines de délires, et surtout de situations insolites. Un J9 en route pour le Vélodrome avec Jackie Quartz en fond sonore… Des chants qui s’improvisent sur les aires d’autoroutes… Des tifos et des messages préparés aux derniers moments… 14 000 drapeaux confectionnés sur la route de la finale de LDC. Premier dep, direction le Chaudron. Samedi rouge sur les routes. Une chaleur étouffante. Un bus rempli de mecs. Je monte, prends place et là… Une odeur me pique le nez et fait remonter mes tripes presque jusqu’à ma bouche. « Infamie !!! » Les péripéties étaient bien au rendez-vous et au final une expérience que j’ai renouvelé plusieurs fois en oubliant ce genre de désagréments. En pesage, cet adage est bien connu : UM un jour, UM toujours…

P.C.